Monday Pic – Johnny Winter

Bon, la photo du Lundi n’a rien à voir avec ma production habituelle. Ce n’est pas une photo dont je suis particulièrement fier, ce n’est pas une photo techniquement très bonne (je n’aurai mes optiques pros que l’année suivante), et ce n’était pas un très bon concert, Johnny Winter étant très fatigué (c’était en 2013, il avait 69 ans à l’époque). Le lendemain, il devait jouer à Paris avec Alvin Lee, mais Alvin Lee est mort ce soir-là en Espagne.

Johnny Winter (1944-2014) m’a brûlé au fer rouge, son blues-rock étourdissant de virtuosité et de richesse, je l’ai découvert à 15 ans, avec l’album Captured Live et depuis, il n’est jamais sorti de ma tête. Ce soir-là, je lui ai fait signer quelques photos à moi, des photos qui n’ont rien à voir avec ce concert et avec lui, mais qui en même temps ont tout à voir. Il n’y voyait pas grand chose, en a signé une à l’envers, mais ce n’était pas important. La plupart de mes références sont soit mortes, soit sur le point de mourir, c’est comme ça.

Toutes mes photos ont à voir avec Johnny Winter, ZZ Top, AC/DC, Alvin Lee, Jimi Hendrix, Motorhead et j’en passe. Toutes ont été réalisées par l’adolescent que j’étais. Toutes sont teintées de filles sexy, de flingues, de moteurs, de bas nylons, et de rock, ce rock anglo-saxon qui mêle allègrement toutes les influences possibles (blues, horreur, séries Z, fetichisme et j’en passe)  et assume ses racines protestantes… et envoie accessoirement tous ceux à qui ça ne plait pas se faire enculer. Ah wé, non, « Fuck You » c’est tellement rock, « Va te faire enculer » c’est tellement pas rock, j’oubliais qu’on est en France…

Je n’ai pas changé de style musical, de communauté, je n’ai pas brûlé mes idoles pour rejoindre une nouvelle tribu, je suis toujours resté fidèle à moi-même et ce qui me fait vraiment vibrer. Je ne prône pas l’usage de la drogue, je ne bois plus depuis longtemps, je n’ai pas de tatouage, je ne sors pas dans les endroits à la mode et j’emmerde les sectaires, les intégristes du rock et d’ailleurs,  les colleurs d’étiquettes, toutes celles et ceux qui expliquent comment c’était les 50’s et les 60’s, alors qu’il ont grandi au mieux dans les années 80.

Je réalise les photos (et bientôt les vidéos) que j’avais envie de voir quand j’étais ado. Voilà ma démarche artistique. C’est tout.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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